C’est vrai, si l’on veut faire preuve d’originalité, il est inutile d’écrire sur « le déclin » de la pêche en général et sur celui de Houat en particulier. Une île de pêcheurs ne peut se soustraire au mouvement général du secteur qu’il soit Breton, Européen et même mondial : tassement des prises, réduction et vieillissement des outils et des hommes, diminution des quotas, coût du carburant, etc.
Et Pourtant !
Persuadés que nous sommes de voir revenir le beau temps après la tempête et certains que le soleil se lèvera du coté du Mulon (ER YOCH) le lendemain de notre disparition, il nous est impossible de partager le désespoir subi passivement par bon nombre d’entre nous et entretenu sciemment par quelques autres (Pourquoi ?) bien souvent étrangers à la vie de ce secteur économique et un peu pressés de le voir disparaître.
L’aquaculture progresse et progressera encore pour les espèces à forte valeur ajoutée mais on attend toujours « les troupeaux de thons gardés par les dauphins !!! » des prévisionnistes de 1970 !!!.
C’est encore la pêche qui peut proposer cette immense variété d’espèces, de poissons de saison, sardines, harengs, anchois, etc. … excellents pour la santé et pour le porte-monnaie, sans oublier coquillages et crustacés sans lesquels il n’y a pas de fête.
Et les pêcheurs de Houat dans tout cela ?
Inutile de se faire des illusions, il va y avoir du « chaos » comme ils le disent eux-mêmes quand les déferlantes menacent. Déjà les « crabiers » du Finistère sont en grève, le merlu ne se vend même plus, la crise financière est bien là. La campagne de coquilles St Jacques dans les courreaux de Belle-île est incertaine, décision le 22. Et puis tout le reste…
Qui peut prévoir l’avenir dans cette brume épaisse ?
Quel cap prendre ?
Une île c’est toujours une base avancée, proche des lieux de pêche, cela peut avoir beaucoup d’impact si le prix du carburant augmente.
On reparle de nouvelles techniques de capture moins pénalisantes pour la flore et la faune, casiers et nasses à poissons pourraient reprendre de l’importance.
Il reste encore 13 bateaux armés dans le port, 4 jeunes arrivent dans le métier avec les brevets nécessaires pour avoir leur propre armement.
Mais surtout les instances administratives, politiques à tous les échelons y compris Européen sont unanimes à vouloir maintenir cette activité dans les îles.
Est-ce que cela peut se traduire par des quotas supplémentaires, des prêts bancaires bonifiés ou d’autres aides ponctuelles ?
Tous les acteurs du tourisme savent l’importance d’un port de pêche dans l’attrait d’une île, « la fameuse carte postale que l’on insère dans les publicités »
Alors Bouteille à moitié vide ou Bouteille à moitié pleine ?
Choisissez votre regard !
Mais quelle que soit l’issue, les pêcheurs doivent savoir qu’ils sont essentiels dans notre vie, qu’ils sont notre langage, osons le mot notre culture, qu’ils sont « Houat » et que jamais nous n’accepterons les « allusions vachardes » à leur égard même si elles sont dites avec des mots onctueux.
A tous, nous proposons de réfléchir à cette citation prise dans un des livres d’HEMINGWAY :
« Tout homme est un morceau de continent aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas ?
Il sonne pour toi. »
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Merci JoJo pour ces précisions.
On peut lire, en effet, tout et n’importe quoi dans la presse, notamment des visions pessimistes (qui veut tuer son chien l’accuse de la rage ?) et c’est important de communiquer sur un mode plus tourné vers l’avenir.
Très intéressant cet article, plutot optimiste. Aujourd’hui qu’en est il de la pêche a Houat ? Combien reste t il de pécheur et est ce que toutes les obligations technocrates de Bruxelles ne tuent pas la pêche îlienne ?
Merci